Close-up of US dollars and 'Fraud' written on yellow paper, representing financial scams.

Répartition : la Ponzi républicaine

François Bayrou annonce reporter le débat sur les retraites au mois de septembre. Beaucoup de tergiversations pour pas grand chose. La retraite par répartition est un système fini. Il est instable, adossé non à un capital, mais à une dynamique démographique désormais inversée. Une dette morale empilée sur une dette arithmétique.

Structure pyramidale, façade solidaire


Le principe est simple : les actifs financent les retraités. Mais dès lors que le ratio se dégrade, le système se déséquilibre. Ce n’est pas un mécanisme de prévoyance, c’est un transfert conditionnel, une solidarité à crédit. La mécanique s’apparente à une pyramide de Ponzi : elle fonctionne tant que la base s’élargit. Or, la base s’effondre.

La population active stagne, vieillit, produit peu. Le chômage des jeunes, la désindustrialisation, la déconnexion entre travail et richesse réelle détruisent le socle. Le système reste debout par inertie politique. Il n’est plus soutenu par la réalité.

Capitalisation : le réel, pas la croyance


Un même montant – 200 € mensuels pendant 45 ans – placé dans un portefeuille mondial à 6 % net produit près de 500 000 €. Ce n’est pas une promesse, c’est une mécanique. Une retraite par capitalisation produit de la rente, pas du déficit. Elle repose sur le rendement du capital, pas sur la santé budgétaire d’un État sous tension.

La critique classique – « la bourse est incertaine » – ignore la donnée historique : à long terme, les marchés mondiaux sont plus que résilients. Le capital produit. Il compose. Il dépasse les à-coups. Il a survécu aux guerres, aux bombes atomiques, aux chocs pétroliers, aux révolutions culturelles. Le rendement est inégal, mais jamais nul, et toujours positif à horizon long terme.

Cela tombe bien, une retraite se prépare sur toute une vie. Aucun marché occidental n’a jamais été négatif sur 40 ans. Au contraire, les gains cumulés des marchés boursiers sur une telle longueur de temps, quelle que soit la période, sont époustouflants. Un investissement peut être multiplié jusqu’à 50 sur cette période. Les marchés gagnent 9 à 11% brut par en en moyenne.

La répartition, elle, est garantie politiquement, mais condamnée structurellement.

L’hérésie populaire : refuser le marché


Ce n’est pas un débat économique, c’est un blocage psychologique. L’idée que la finance est sale, que le capital est instable, que l’État protège mieux que le marché. Une projection morale sur un mécanisme technique. Une religion civile contre le rendement.

La retraite par répartition incarne cette foi hexagonale dans l’État‑providence comme ultime rempart. Mais la réalité ignore les récits. Les flux ne mentent pas. La démographie est là. Les chiffres sont là. La faillite est là.

Vers l’effondrement, par confort moral


Refuser la capitalisation, c’est préférer la promesse à la mécanique, le dogme à la projection. C’est s’agripper à une architecture obsolète, sous prétexte qu’elle rassure. Une nation qui préfère l’illusion solidaire à la construction patrimoniale programme son déclin. La répartition est une impasse. Et tout le monde le sait.

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